De plus en plus de personnes sont conscientes que notre mode de vie occidental n’est pas le meilleur pour notre santé. Le rythme de vie, l’alimentation, le cycle du sommeil, etc ne sont pas adaptés au fonctionnement du corps humain. C’est pour endiguer ce phénomène que le biohacking a vu le jour.
Biohacking définition
Le biohacking est la contraction des mots biologie et hacking, qui signifie piratage.
Le biohacking est l’ensemble des actions qu’un individu effectue, à travers différentes techniques et outils, pour optimiser son corps, son esprit et sa vie.
Le biohacking est le fait d’avoir un contrôle total sur notre biologie en changeant notre environnement intérieur et extérieur à l’aide d’une série de techniques médicales, nutritionnelles et électroniques dans le but d’accroître nos capacités physiques et mentales. Selon certains cela va plus loin, c’est l’art et la science de nous transformer en surhommes.
L’épigénétique, dans le sens d’interventions faites dans notre corps et notre esprit pour modifier l’expression de nos gènes, pourrait faire partie du concept de biohacking.
Bio-hacking et révolution informatique
La biologie de garage ou bricolage biologique, en référence aux startup informatiques qui ont vu le jour dans un garage, est un mouvement qui tente de créer une version accessible et distribuée de la biologie, par le biais de solutions technologiques peu coûteuses. Elles sont généralement externes et étrangères aux environnements conventionnels dans lesquels nous pouvons trouver l’étude et le développement de la biologie comme les universités et les entreprises biotechnologiques.
A la différence de la biologie institutionnelle, de nombreux développeurs de ce bricolage biologique n’ont pas une formation académique dans cette science mais acquièrent leurs notions et la pratiquent grâce à une connaissance ouverte et au soutien d’une communauté.
Derrière ce concept se cache tout un mouvement pour rapprocher la science des citoyens qui a réussi à déplacer les laboratoires de recherche vers les « garages » de tous ceux qui veulent aborder cette science et rejoindre l’expérimentation collective et ouverte.
Biohacking et outils de mesure de la santé
Les outils technologiques tels que des trackeurs d’activité, des capteurs, des montres connectées et les applications complémentaires permettent à chacun de suivre l’évolution des métriques inhérentes à la santé.
Le décodage du génome humain
Un des innovations qui a rendu possible le biohacking est le génie génétique. Chacun aujourd’hui peut à moindre coût faire réaliser le séquençage de son ADN.
Depuis que la science de l’édition du génome a promis de rendre le bricolage biologique aussi facile que la réécriture d’un code informatique, ces bricoleurs ont soutenu que cette science médicale de pointe devrait être accessible à quiconque veut une alternative aux prix exorbitants des médicaments – ou pour modifier ou améliorer leur propre biologie en utilisant la technologie.
Le bio-hacker
La personne qui utilise le bio-hacking pour optimiser son organisme s’appelle un biohacker. C’est quelqu’un qui veut être la meilleure version de lui-même. Il veut contrôler son corps et son esprit pour :
- améliorer sa santé,
- réduire certains symptômes,
- réduire le stress dû à nos modes de vie,
- avoir de l’énergie,
- bien dormir,
- perdre du poids ou maintenir un poids adéquat,
- prévenir les maladies,
- bénéficier d’une bonne qualité de vie à long terme.
Qui sont les biohackers ?
Un des premiers bio-hacker fut Michael Jackson. Il souffrait d’une maladie auto-immune, le vitiligo. Il s’était enfermé dans une chambre à oxygène ? Il cherchait des moyens de vivre mieux et plus longtemps, grâce à la technologie.
De nombreux biologistes ont connu des problèmes de santé qui les ont amenés à chercher des moyens d’améliorer leur qualité de vie. Ils peuvent être des scientifiques avec une formation professionnelle de :
- médecins,
- nutritionnistes,
- physiciens,
- biologistes,
- biochimistes,
- etc.
Mais ils peuvent être aussi de simples patients animés par la curiosité et la passion. Quiconque se soucie de sa santé, est curieux, ouvert d’esprit et n’a pas peur d’essayer de nouvelles expériences et d’aller à contre-courant de la société, peut être un biohacker.
Biohacking et sécurité
La normalisation des protocoles de sécurité devrait être une obligation pour tout chercheur, professionnel ou amateur, de s’assurer que les expériences donnent de bons résultats et ne causent pas de dommages dans l’avenir.
La philosophie du pirate informatique appliquée à la biologie présente les principes suivants :
Soyez en sécurité, ne blessez personne, que ce soit physiquement, mentalement ou émotionnellement, soyez drôle, du moins pour la plupart des gens qui en font l’expérience.
Le mouvement du bricolage biologique, comme la biologie synthétique, a fait l’objet de nombreux articles de presse dans lesquels des arguments tels que le syndrome de Frankenstein sont utilisés pour créer un état d’alerte, l’associant au bioterrorisme. En réalité, les principaux laboratoires de bricolage biologique sont contrôlés par les agences étatiques de différents pays pour s’assurer que leurs activités ne présentent aucun danger, et parfois même collaborer avec eux.
Une controverse vient du mouvement transhumaniste se sont également appropriés le terme biohacker, qu’ils comprennent comme l’expérimentation biologique sur soi au moyen de différents implants électroniques et de nouveaux modes d’alimentation. Cependant, la plupart des laboratoires de bricolage biologique ont tendance à se dissocier de ces courants idéologiques en raison des risques qu’ils peuvent comporter pour la santé humaine.
En plus de provoquer la controverse, les biopirates, comme leurs collègues informaticiens et journalistes, s’organisent aussi pour découvrir les pratiques contraires à l’éthique du monde des affaires.
Le précédent du Four Thieves Vinaigar
Une polémique a éclaté au sujet du prix des injections d’épinéphrine commercialisées par la société Mylan et connues sous le nom d’EpiPen. Elles sont utilisées comme traitement d’urgence pour traiter les réactions allergiques graves. Actuellement, chaque paquet de deux unités est vendu 600 $. Une équipe de biopirates aurait réussi à créer un appareil similaire pour moins de 30 $.
La groupe de biohackers connu sous le nom de Four Thieves Vinaigar a utilisé des composants qui peuvent être achetés sur Internet pour un prix d’environ 30 $. Le collectif a affiché un document contenant des instructions sur son site Web et a publié une vidéo expliquant comment créer le dispositif auto-injectable, qu’il a baptisé EpiPencil.
Avec cette action, les militants ont montré que le dispositif est relativement simple et bon marché à produire et donc que l’industrie pharmaceutique exagérait certains prix.